Le sport contre la charge mentale

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La charge mentale, soulagée par celle de l’effort !

Plusieurs études menées par des économistes analysent comment la charge mentale que les femmes subissent encore majoritairement aujourd’hui ne leur permet pas de concilier équitablement vie professionnelle et familiale et nuit à leur bien-être. Un billet à lire sur le blog de la revue Dialogues économiques.

Des inégalités professionnelles aux inégalités ménagères

Selon les études et enquêtes de l’OFS, les femmes font 50% de plus de tâches domestiques que les hommes. Avec 28,7 heures par semaine contre 19,1, les femmes ont assumé 50% de travail domestique et familial en plus que les hommes en 2020. 

Les femmes s’investissent plus dans les tâches domestiques et familiales et cet engagement se ressent dans l’investissement au travail et donc dans l’ambition à des postes à plus haute responsabilité ou avec un engagement fort. De plus en plus y parviennent mais la charge mentale reste un point noir car souvent la charge mentale au niveau personnelle ne diminue pas pour autant. 

On ressent alors une sensation de ne pouvoir faire face sur tous les fronts et donc un sentiment de culpabilité, d’être submergé et c’est tout droit le burn out !

La charge mentale pèse sur le bien être des femmes

Au-delà de la frontière professionnelle, le bien-être général des femmes en est affecté. Elles sentent un moins bon relationnel dans leur situation conjugale, se sentent davantage stressées. 

Pour en trouver les causes, trois chercheurs (Sarah Flèche, Anthony Lepinteur et Nattavudh Powdthavee) ont réalisé une étude basée sur les réponses de couples américains entre 2015 et 2016. Ils analysent l’impact de la durée relative du temps de travail et de la division des tâches ménagères sur la satisfaction globale des hommes et des femmes. Leurs résultats indiquent que la répartition des tâches domestiques explique en grande partie pourquoi les femmes sont moins heureuses lorsqu’elles travaillent plus que leur conjoint. Pour preuve, lorsque les conjoints consacrent plus de temps aux tâches domestiques, les femmes supportent mieux le fait de travailler plus qu’eux. Ainsi, l’insatisfaction des femmes à travailler plus que leur conjoint serait directement due à un manque d’équité dans le partage de ces tâches. Cette répartition inégale alimente la charge mentale qui pèse majoritairement sur les femmes. Non seulement elles font plus d’heures que leur conjoint au travail, mais elles travaillent également davantage à la maison. À cause de cette double journée qu’elles mènent, les femmes ont besoin de plus de flexibilité au travail. 

Lorsque cette flexibilité n’est pas possible, la charge mentale s’accroît et pèse sur leur bien-être. 

Les conséquences des normes sociales

Pourquoi la charge mentale continue-t-elle de peser sur le bien-être des femmes ? L’étude réalisée par Sarah Flèche, Anthony Lepinteur et Nattavudh Powdthavee questionne l’hypothèse d’une persistance des stéréotypes de genre à la maison comme au travail. Les inégalités sur le marché du travail pourraient s’expliquer par le fait que les femmes ne veulent pas aller à l’encontre des prescriptions sociales, comme par exemple, « une femme doit gagner moins que son mari » (et s’éloigner de cette norme serait mettre en danger son couple). D’autres travaux ont montré qu’une part significative de femmes cessent leur activité professionnelle lorsqu’elles gagnent plus que leur mari, et préfèrent réduire leur nombre d’heures travaillées. Pourtant, les hommes interrogés sont indifférents au fait que leur femme gagne ou travaille davantage. Aussi, les femmes qui travaillent plus que leur conjoint témoignent en général d’une vision plus égalitariste du couple et pourraient donc être plus affectées par un partage inégal des tâches domestiques. 

Ainsi, les résultats des trois chercheurs suggèrent que l’inégale répartition des tâches domestiques explique en grande partie l’aversion des femmes à travailler plus que leur conjoint. Ce n’est pas tant la volonté de se conformer (sciemment ou non) aux comportement attendus et prescrits par la société mais plutôt les conséquences de ces comportements stéréotypés qui alourdissent la charge mentale et pèsent sur le bien-être des femmes.

Partager la charge mentale

Même si, durant ces dernières décennies, beaucoup de femmes et d’hommes ont fait éclater les carcans sociaux, ils restent souvent soumis – consciemment ou pas – à des modèles hérités du passé. Si les femmes ont aujourd’hui la possibilité de concilier vie de famille et carrière professionnelle, on leur demande encore trop souvent d’endosser – et de jongler entre – les rôles de « bonne épouse », de « bonne mère » et de « bonne employée ». À l’inverse, si beaucoup d’hommes ne s’investissent plus comme avant dans leur vie professionnelle, ils ont encore du mal à affirmer leur volonté d’être homme au foyer afin de privilégier leur vie de famille.

Nous sommes donc souvent tiraillés entre nos aspirations et les attentes de la société, phénomène exacerbé par notre tendance à nous comparer constamment aux autres dans la vraie vie et sur les réseaux sociaux. Non, une mère n’a pas à être la femme parfaite qui s’épanouit au travail, répond au moindre besoin de ses enfants, trouve le temps de faire du sport et cumule les likes sur les réseaux. Tout ça est virtuel, très, très loin de la réalité.

Chaque parent doit pouvoir définir ses propres priorités et ses propres envies sans forcément chercher à tout faire, tout le temps. Cela passe d’abord par le dialogue afin de se répartir au mieux la charge mentale et ne pas la faire peser presque entièrement sur une seule personne. Et cela demande aussi :

de faire plus attention à l’autre ;

d’être à l’écoute ;

de savoir faire entendre ses besoins, surtout lorsqu’on n’est pas d’accord ;

de déterminer les priorités du moment ;

de se répartir équitablement les tâches ;

de s’entraider pour être plus efficaces et pouvoir passer du temps ensemble ;

de connaître ses limites et de savoir se satisfaire du travail bien fait, même s’il n’est pas parfait.

Et le sport dans tout ça ?

Le sport peut avoir son rôle à jouer dans la gestion de la charge mentale. L’activité physique peut offrir une porte de sortie, un exutoire.

Programmer quelque chose pour soi, pour se faire du bien, déléguer, ne pas laisser le choix à son compagnon et à soi même, afin de se concentrer sur notre propre bien-être.

Le sport permet d’évacuer les pensées omniprésentes, stressantes et de mettre de côtés les risques de dépression. L’esprit est allégé et le corps aussi. Les crispations et les tensions musculaires liées au mental sont nombreuses et ont tendances à diminuer avec l’activité physique.

Et vous ? Quelle est votre manière d’évacuer la pression ? Le sport est-il votre moyen de prédilection ? Le deviendra t-il grâce aux aquabikes et autres activités aquatiques d’Ô35 ?

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